Akram Hamidi: "Mes objectifs pour cette année c'est d’enchaîner que des victoires."

Akram Hamidi est de cette nouvelle génération très prometteuse de Nakmuay français. Très vite baigné dans le grand bain, il répond présent à chaque échéance sur le ring. Son dernier combat en date contre le transgenre thaïlandais Nong Rose a fait couler beaucoup d'encre en amont pour le caractère "spécial" du combat, soldé par une victoire pour Akram, il a prouvé à tout le monde qu'on pouvait compter sur lui dans les grands rendez-vous. Nul doute que sa détermination et sa rage de vaincre l’amèneront incessamment sous peu au sommet de notre art. 

Entretien:

Bonjour Akram, quand as-tu commencé le muay ?

Bonjour j'ai commencé à l'âge de 13 ans chez Steeve Valente. Avant j'ai fais du foot et du karaté.

Comment t'es venue l'envie de commencer ce sport ?

Un peu par hasard, par le biais de mon frère en fait, il pratiquait j'ai voulu le suivre.

Y a-t-il un combat qui te reste en tête où tu t'es dit "je peux devenir un vrai champion" ?

C'était le 11 novembre 2015, une date imprimée dans ma mémoire. J'avais 15 ans c'etait mon premier combat sans protection, un combat en Suisse à Zurich contre Kevin Roth que j'ai gagné aux points. C'est vraiment après ce combat que j'ai compris que j'étais à ma place dans ce sport et que Steeve m'a vraiment poussé.

Si tu devais définir ton style de boxeur ?

Je suis un boxeur assez fimeu mais agressif à la fois.

Ton coup de prédilection ?

J'adore les teep au visage.

Tu peux revenir sur ton palmarès actuel ?

J'ai 25 combats pour 24 victoires et 13 KO.

Tu as décroché un titre de champion d'Europe WMF explique nous un peu le déroulé de cette compétition et tes sensations.

Ça s'est très bien passé, on était une très bonne équipe. C'était dur pour moi de rester à 54 kg toute une semaine mais ça en valait la peine. Concernant le déroulé de la compétition, nous étions trois dans ma catégorie, le russe et l'israélien se sont affrontés en demi-finale et j'ai gagné aux points contre le russe en finale, j'ai perdu le premier round, plus trop habitué au format amateur en 3x2 minutes et avec toutes les protections mais j'ai gagné les deux autres reprises. Une grande satisfaction.

Peux-tu revenir sur ton combat contre nong rose, que retiendras-tu de ce combat ?

Ce que je retiendrais c'est d'être le premier en France à avoir boxer un transgenre, c'est avant tout un grand champion. Il manquait un peu de rythme (premier combat hors Thaïlande, arrivé en France la veille) mais la victoire était au rendez-vous pour moi, c'est le principal.

C'est pour l'instant la plus grosse victoire de ta carrière ?

Oui pour l'instant.

Quels sont tes objectifs cette année ?

Mes objectifs pour cette année c'est d’enchaîner que des victoires. J'ai connu ma première et seule défaite en 2016 et elle me reste encore en travers de la gorge. Bien sûr emmagasiner toujours plus d’expérience.

Il y a des boxeurs que tu souhaites rencontrer ?

Pas forcement de nom en particulier, je boxe Rui Bothelo le 14 Avril à Charleville-Mézières c'est un très bon combattant. J'ai envie d'affronter les meilleurs de ma catégorie.

Quels sont tes prochaines échéances justement ?

Mon prochain combat c'est au Tek Fight de Mohamed Galaoui à Meaux le 3 mars, je vais y affronter Darren Roland pour une revanche. Sinon je rencontre Rui Bothelo donc le 14 Avril au Radikal Fight Night de Jean-Pascal Rogissart. Pour les autres combats Steeve est en train de boucler ça.

Tu boxes que en Muay ?

Non je peux aussi boxer en K1.

Tu es déjà parti en Thaïlande ?

Oui j'y suis allé deux fois. La première fois c'était en 2016 avec mon club chez Youssef Boughanem au Petchsaman. J'y suis retourné ensuite en Août 2017 chez Medhi Zatout au Venum Training camp.

Tu as eu un combat à l'issu de ce voyage ?

Oui j'ai boxé un dimanche soir au Max Muay Thaï contre un excellent Thaï, c'est un combat qui a failli être annulé la veille d'ailleurs. Steeve n’était pas avec moi là bas et en regardant les vidéos de ce boxeur il pensait que c’était trop tôt pour moi, il voulait un peu me protéger. Medhi Zatout et David Boujdemadi qui étaient présents avec moi là bas ont insistés pour que je monte quand même sur le ring. Au final, j'ai gagné par KO dans la première reprise sur une série de coups de coudes.

Dans la vie de tous les jours tu es etudiant ?

Oui j'etais en terminal informatique l'année dernière, je me suis réorienté cette année en première STL.

Comment tu t'organises pour les entraînements ?

Je m'entraîne pratiquement tous les jours le soir, sinon pendant les vacances je m'entraîne deux fois par jour. J'essaie d'éviter vraiment mais quand j'ai un combat à préparer ça m'arrive de sécher les cours comme pour préparer le combat contre Nong Rose.

Penses-tu qu'on puisse aujourd'hui vivre du Muay ?

Non je ne pense pas, sauf si on est un grand champion et qu'on boxe régulièrement.

Comment tu vois les choses évoluer d'ici 5-10 ans ?

Les sports de combat ont bien évolués par rapport aux années précédentes, je pense qu'on est bien parti on voit de plus en plus de galas partout en France. Les médias et la télévision sont plus présents pour parler de nous aussi, ça va dans le bon sens.

Quel est ton rêve en tant que boxeur ?

Mon rêve c'est de décrocher une ceinture mondiale à ma taille, on fera tout pour en tout cas.

Pour finir quel est ton boxeur preféré ? Ta source d'inspiration ?

C'est mon entraîneur et grand champion Steeve Valente.

Merci pour tes réponses et ta gentillesse Akram.

Merci à toi.

Clément Rogissart